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La recherche s’y intéresse car il est performant et actif sur plusieurs symptômes. On pourrait l’utiliser de plus en plus. Le neurologue et chercheur à l’INSERM Didier Bouhassira explique « qu’à l’imagerie cérébrale , on voit clairement qu’en administrant un placebo, les zones du cerveau impliquées dans la sensation de douleur sont moins actives, alors que celles régulant la douleur s’activent ».

Conditionnement du patient par son environnement médical

Les derniers réfractaires capitulent en 1978 suite à l’expérience de John Levin qui a pu noter qu’une solution saline à la place de la morphine soulageait les personnes qui venaient de se faire extraire une dent de sagesse. Ce neuroscientifique leur injecte de la naloxone, un antidote des opioïdes .Il en résulte que l’effet placébo est réduit à néant, prouvant ainsi que le cerveau avait bien activé les endomorphines. La production de ses substances n’explique pas à elles seules l’effet placébo. Notre cerveau sécrète aussi « l’hormone du plaisir » dopamine ainsi que des endocannabinoïdes qui aident aux variations du stress, des émotions ,des douleurs .
Cependant il faut deux conditions pour que notre organisme fabrique ces substances :D’après le Pr Bouhassira
– Un pilotage autonome des zones du cerveau (conditionnement social) exemple : la vue d’une blouse blanche, la prise de médicaments, une pancarte « consultations antidouleur » La croyance au fait d’être soulagé.
– Deuxième conditionnement : l’attente (plus on anticipe psychologiquement un soulagement, plus le cerveau libérera de vraies substances afin d’obtenir le résultat souhaité.
30% des individus sont dits « répondeurs » Mais une personne qui ne répond pas à l’homéopathie peut très bien répondre à l’acupuncture. Le profil type n’est pas connu. Il y aurait une petite part d’inné et une part d’optimisme ;
Les chiffres : 80% à 90% d’amélioration grâce au placébo pour les personnes souffrant d’arthrite chronique et la liste des pathologies augmentent. Le cerveau s’adapte en libérant les molécules nécessaires (La dopamine pour Parkinson, des bronchodilatateurs en cas d’asthme.) Même dans des cas de chirurgie, une étude a montré que dans les cas de rupture du ménisque, pour les personnes subissant une vraie ou fausse arthroscopie du genou, ils réagissaient à l’identique.

Les limites

On peut être insensible à l’effet placébo. Les personnes souffrant de maladies dégénératives dont le cortex préfrontal est lié ne peuvent pas ressentir l’effet placébo. La qualité de la relation entre le médecin et son patient est l’un des fondements de l’effet placébo. La voie d’administration du médicament orale ou intraveineuse fait varier l’intensité de l’état d’esprit du patient. Son rapport avec l’autorité médicale, sa volonté de guérir.
D’autres limites : Dans le cas de maladies infectieuses, cancer, lésions d’organe, l’effet placébo est utile, mais non suffisant

Ce phénomène de guérison étrange, sans médicament, s’opère, lorsque l’autre prend le temps de s’intéresser à notre personne. Le lien à l’autre reste encore une source de réussite…